Aujourd’hui, un habitant (homme ou femme) sur cinq est d’origine étrangère. Sans ce mélange de populations la Suisse serait plus pauvre à bien des égards. En effet, la prospérité de notre pays et nombre d’acquis sociaux spécifiques ont été réalisés notamment grâce à l’esprit d’invention et à la force de travail d’immigrés. Par ailleurs, nombre de domaines qui font partie de notre vie quotidienne ne seraient guère imaginables sans le précieux concours des étrangers et des étrangères habitant notre pays.

Pourtant, la cohabitation n’est pas toujours simple ni aisée. Dans le passé, on avait tendance à présupposer que ce processus allait de soi. Dans les années 1950-1960, c’est l’image mythique du retour qui domine et le mot intégration n’est pas à l’ordre du jour. Les années qui suivent oscillent entre une vision « assimilationniste » (s’ils veulent rester en Suisse, qu’ils s’assimilent et perdent le plus rapidement possible leur culture) et la hantise de la surpopulation étrangère. Dans les années 1990, on assiste enfin à l’abandon de l’idée du retour et l’idée de pluriculturalité et d’intégration fait son chemin, une intégration perçue comme un défi pour renforcer à la fois la diversité et l’unité du pays.

Aujourd’hui, on a pris conscience du fait qu’on peut et même que l’on doit encourager et accompagner le processus d’intégration. L’intégration est une tâche pluridisciplinaire touchant tous les domaines de la société et elle doit être assumée par les pouvoirs publics à leurs trois niveaux, Confédération, cantons, et communes . Depuis l’entrée en vigueur de l’Ordonnance fédérale sur l’intégration des étrangers (OIE) le 1er octobre 2000, la Confédération a pris le taureau par les cornes en débloquant un fond annuel de dix millions de francs pour soutenir sur le plan local des projets favorisant l’intégration des étrangers.

Avec un temps de retard, le canton du Valais a suivi le mouvement. Depuis le 1er mars 2002, le Conseil d’Etat a désigné M. Jacques Rossier en qualité de coordinateur cantonal en matière d’intégration des étrangers. Un groupe de travail extraparlementaire a remis un concept cantonal d’intégration des étrangers qui vient d’être accepté cette semaine par le Conseil d’Etat. C’est un premier pas encourageant qui montre que les choses avancent dans la bonne direction. Il reste maintenant à espérer que les communes valaisannes saisiront la chance qui leur est données pour mettre en place une véritable politique d’intégration des étrangers. La Ville de Monthey – qui vient d’accueil avec succès les Journées de la diversité – et celle de Martigny – qui va accueillir ce week-end la fête des cinq continents – disposent d’une longueur d’avance. Avec St-Maurice, elles sont les deux seules communes valaisannes qui disposent d’une commission consultative des étrangers.

A Sion, à la suite de différentes interventions du Groupe Alliance de gauche au Conseil général, un groupe de travail mandaté par l’exécutif et présidé par le soussigné vient de déposer un rapport sur le sujet. Entre autres mesures, il préconise la mise sur pied d’une commission consultative des étrangers ainsi que la création d’un poste de coordinateur à l’intégration à temps partiel. Après le signal positif émis par le Conseil d’Etat valaisan, gageons que l’exécutif sédunois saura – à l’instar d’autres communes valaisannes – prendre les mesures qui s’imposent.